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Flore et faune de la vallée de l'Huveaune
Roquevaire - Carrière Saint-Vincent - (Conclusions)



Conclusions

Ce chapitre présente les conclusions des principaux auteurs dans les domaines de la flore, de la faune, du barrage lui-même et se termine par un essai de synthèse des différentes théories en présence.

La Flore

Bonifay Eugène - Molinier René Bulletin M.H.N. Marseille 1955 -

"En résumé, la végétation occupant les bords de l'Huveaune à l'âge du Bronze présentait les mêmes groupements qu'on y voit aujourd'hui..."

Sachant que dans cette étude :
1) il a été considéré dès le départ que le barrage de Pont-de-Joux et celui de Roquevaire étaient contemporains,
2) que les restes paléobotaniques décrits n'ont pas été répertoriés en fonction de leur provenance,
il est difficile d'appliquer la conclusion des auteurs au seul barrage de Saint-Vincent et qui plus est dans sa totalité.


Otto Thierry Mémoire de DEA Marseille 1987 -

Concernant le travail qui précède, cette étude donne les précisions suivantes :
  1. confusion entre le pin d'Alep et le pin de Salzmann,
  2. confusion entre des tubes de larves de phrygane et des châtons de noisetier,
  3. mise en doute de la présence du noisetier au profit du tilleul,
  4. présence du cornouiller sanguin et non du cornouiller mâle,
  5. présence du frêne à fleurs,
  6. mise en doute de la présence de l'érable de Montpellier,
  7. mise en doute de la présence du houx.
Cependant elle précise aussi :
" La faible quantité d'échantillons recueillis ne permet cependant pas de procéder à une reconstitution paléobotanique précise..."


de Saporta Gaston La flore des tufs quaternaires en Provence 1867 -

Le barrage de Roquevaire Saint-Vincent ne semble pas connu à l'époque des écrits de M. de Saporta, d'après T. Otto les premiers travaux ont été ceux de MM. Bonifay et Molinier en 1955.
Cette étude porte sur plusieurs sites de travertins en Provence dont quatre ont été retenus pour la liste des végétaux qui y figurent.
Un rapprochement est fait avec les travaux de M. Planchon sur les travertins de la région de Montpellier (1864).
Trente sept espèces sont décrites et leur lieu de provenance indiqué.
Pourquoi citer ici les travaux de G. de Saporta alors que le site de Roquevaire n'y est nullement mentionné ?
En voilà la raison :
"... les végétaux, dont nous possédons les empreintes, sont évidemment de la nature de ceux qui servent de rideau au eaux courantes ou croissent dans leur voisinage. La meilleure méthode de comparaison entre l'état ancien et l'état actuel doit être de rechercher les lieux où se produisent encore sous nos yeux des phénomènes similaires, et de voir quelles sont les plantes qu'on y observe. Dans ce but il m'a semblé que les rives de l'Huveaune, dans la vallée de Saint-Zacharie, étaient la localité la plus favorable. L'existence des tufs anciens ou modernes sur divers points de cette vallée, la propriété incrustante qu'ont encore les eaux limpides de la rivière, alimentée de tous côtés par des sources vives, la situation agreste et boisée de la contrée, la proximité enfin de la forêt de la Saint-Baume; toutes ces circonstances m'ont paru donner lieu, par leur réunion, à des conditions pareilles à celles dont les tufs quaternaires révèlent la présence..."
"... Il ressort de cette revue que, sur les trente-sept espèces qui composent la flore des tufs de Provence, vingt-neuf existent à l'état spontané sur les bords de l'Huveaune ou dans un rayon très rapproché de la vallée où coule cette rivière; que huit seulement ne s'y rencontrent pas ou même n'existent plus en Provence..."
Il est encore une précision apportée qui éclaire les positions des deux auteurs précédents lorsque G. de Saporta écrit :
"... Le pin d'Alep, le peuplier noir et le frêne du pays ou fraxinus oxyphylla, étaient encore absents ou peu répandus en Provence, à l'époque des dépôts des tufs quaternaires ..."
Le pin de Salzmann est décrit, ainsi que le noisetier (par ses feuilles, les tubes de larves de phryganes sont aussi mentionnés) et le tilleul, le frêne à fleurs, le cornouiller sanguin, l'érable de Montpellier, le chêne vert, etc...


Essai de synthèse

Les travaux de MM. Bonifay (géologue) et Molinier, ce dernier étant le botaniste, ne tiennent pas compte de ceux de G. de Saporta et dévoilent l'intention de rapprocher au mieux la flore des travertins quaternaires de celle de notre époque.

Le mémoire de DEA de M. Otto, comme il l'écrit lui-même, ne permet pas de procéder à une reconstitution paléobotanique précise. Cependant les précisions apportées soutenues, par des analyses anthracologiques pour ce qui concerne le pin de Salzmann, ou des dessins de la nervation des feuilles récoltées pour le cornouiller sanguin et le frêne à fleurs, sont plus crédibles de par la nature même des fossiles examinés (voir les modes de fossilisation dans les +). Il reste à relativiser une information du type : "abondance de l'érable opale"; compte tenu du faible nombre général d'échantillons cette affirmation peut simplement vouloir dire, comme je l'ai observé dans mes recherches, qu'une accumulation de feuilles de même espèce rassemblées au même endroit appartiennent à un même arbre. Cette information ne prendrait toute sa valeur que dans la mesure où les feuilles seraient observées en nombre en différents points de la carrière, ce qui n'est pas mentionné.

Pour ce qui est de ma présentation à l'origine de laquelle intervient la lecture du bulletin du muséum de Marseille, elle est d'abord le fruit d'un long travail sur place, plusieurs dizaines de journées depuis 1994. L'examen des fossiles trouvés m'oriente alors vers d'autres réponses que je trouve auprès de T. Otto. D'autres recherches, d'autres lectures me permettent aujourd'hui de me faire une idée plus nette. Un certain nombre d'espèces ne sont pas présentées encore actuellement, les rosacées par exemple, en attendant une détermination plus précise. Le tilleul et l'aubépine à un style (ou monogyne), préssentis par R. Molinier sont bien présents; curieusement c'est l'autre aubépine que cite de Saporta. L'érable de Montpellier est présent par une superbe feuille, le houx lui aussi et les dents qui ornent ses feuilles sont là pour en témoigner. Même le noisetier que j'ai longtemps rejeté à cause des feuilles que j'attribue au tilleul (avec des bractées, les seules jamais mentionnées) m'a fourni l'empreinte d'un superbe couple de noisettes.
Il en ressort de manière évidente que la liste finale (?) rejoindra celle de G. de Saporta lorsqu'il cite les végétaux des rives de l'Huveaune.

Note importante

Avez-vous remarqué que dans les espèces présentées, la plupart étaient des arbres ou des arbrisseaux ?
Pour en avoir l'explication reportons-nous, encore une fois, à ce qu'en pense G. de Saporta :

"... Les empreintes fossiles, j'insiste de nouveau sur cette considération, comme celles de presque tous les étages tertiaires, ne montrent guère en dehors des fougères et des monocotylédones que des arbres et des arbrisseaux. Cependant nous savons que, pour l'époque quaternaire, cette apparence est trompeuse, puisque la végétation d'alors comprenait à peu près les mêmes éléments qu'aujourd'hui. Dès lors c'est à un accident de fossilisation, c'est-à-dire aux circonstances même qui ont présidé à la formation des tufs et au genre d'association végétale qui couvre plus particulièrement le voisinage des eaux, que l'on doit attribuer l'absence des végétaux herbacés."




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